Toujours soucieux d'équilibrer la place consacrée à chacune des listes aux Municipales de Belfort, l'Est Républicain se fait l'écho ce dimanche des propos de Damien Meslot, le guignolesque candidat de l'UMP.
Chacun reconnaît à ce dernier une très forte capacité à affirmer tout et son contraire, ou encore à énoncer de parfaites contre-vérités. Et plus c'est gros, mieux on aime...
Devant ses partisans, le fringant député n'a pas déçu. Outre les cent propositions qu'il annonce - pas moins que cela -, il énonce un certain nombre d'affirmations plus drôlesques les unes que les autres.
Une bonne nouvelle : alors qu'il traitait récemment Bruno KERN de "petit candidat", il a éprouvé le besoin d'égratigner son rival : "le titi parisien qui vient faire un tour à Belfort le temps d'une élection et en repartira juste après"... Le candidat Meslot aime à se repaître de bons mots qui ne font rire que son auditoire acquis, au risque de déformer les réalités. Car le "titi parisien", né à Belfort, où il a fait ses études et s'est marié, a créé chez nous un cabinet d'avocats et on le voit mal se priver d'un outil de travail.
Un peu plus loin, il prétend sans rire qu'à Belfort, il y aurait autant d'embouteillages qu'à Lyon ou Marseille. Gaudriole lyonnaise ou galéjade marseillaise ? En tout cas, cette déclaration du candidat UMP montre bien qu'à défaut d'être parisien, il est lui-même un peu de Marseille.
Au sujet du réseau Optymo, il avoue ne pas savoir "où ça va et d'où sa part" : à sa décharge, il ne doit pas trop emprunter les transports en commun... Après avoir tenté de discréditer le réseau de bus dans le courant de sa pré-campagne, il a compris tout de même quelque chose, c'est que les Belfortains s'en trouvent plutôt satisfaits. Alors, il change son fusil d'épaule et tente de susciter ce qu'il pense être une autre raison de mécontentement.
Enfin, il attribue à la gauche la perte d'emplois chez Alstom et à son président de patron les créations en cours et à venir. Pourtant, il est clair que la politique ultra-libérale et mondialiste que prônent les sarkozystes ne peut pas être parfaitement étrangère au premier phénomène et qu'un nouveau type de production explique le second. Aurait-il échappé à M. Meslot qu'Alstom est un groupe industriel privé et non une société nationale ?
On peut se rassurer : s'il développe un tel argumentaire devant les électeurs et continue à énoncer ce qu'on commence à appeler par chez nous des "meslottises", il n'est pas près de devenir maire de Belfort. Et peu de monde le regrettera.
C. Lacroix