Extrait du Bulletin Radical Août 2008, par Jean-Michel Baylet, président du PRG
La Constitution de la Vè République n’est certes pas parfaite, mais elle est enfin améliorée dans le double sens d’un meilleur équilibre des pouvoirs et d’un accroissement des droits des citoyens. Enfin !
Les radicaux de gauche ont joué, sous les feux de l’attention publique, un rôle décisif dans la réforme adopté au congrès du 21 juillet.
Il faut d’abord en remercier nos parlementaires qui ont choisi, avec courage et en conscience, l’intérêt général contre les considérations partisanes. Ils y ont eu d’autant plus de mérite que les pressions,les menaces,les tentatives d’intimidation notamment électorales n’ont pour essayer de les contraindre à participer à un affrontement gauche droite dont le débat institutionnel ne saurait être l’occasion.
Leur mérite est encore renforcé par la liberté que le parti a laissé à ses députés et à ses sénateurs. Pas de caporalisme au PRG ! Pas de chantage aux investitures. Pas de mise en doute des motivations des uns et des autres. Et pour ma part, je respecte le choix de ceux, parmi nous, qui ont voté contre la réforme des institutions.
Je le respecte mais je ne le partage pas. La réforme approuvée par le Congrès se traduira indiscutablement par un renforcement des prérogatives du Parlement, qu’il s’agisse de la maîtrise partagée de l’ordre du jour, de la limitation du vote bloqué, de l’évaluation de l’impact législatif, du pouvoir d’enquête et de contrôle ou encore du choix procédural pour les futurs élargissements de l’union Européenne.
Répétons le nouvel équilibre est bien de satisfaire ceux qui attendent, comme les radicaux de gauche, une VI è République enfin marquée par une authentique séparation des pouvoirs. Mais enfin, les améliorations enregistrées le 21 juillet, nous le demandions depuis 50 ans. Etait il logique de les refuser au seul motif qu’elles nous étaient proposée par un président de la République dont nous condamnons et combattons par ailleurs et avec la plus grande détermination,la politique économique et sociale ?
Et les Français qui plébiscitaient les principaux aspects de la réforme,auraient-ils compris que les radicaux de gauche,traditionnels gardiens des libertés publiques,viennent à rejeter des avancées aussi considérables que le référendum d’initiative populaire,l’exception juridictionnelle d’inconstitutionnalité ou l’institution d’un défenseur des droits ?
Ils ne l’auraient pas compris. C’est pourquoi je crains que nos partenaires de gauche aient à répondre devant l’opinion pour avoir privilégié l’affrontement sur un sujet qui dépassait les clivages classiques et surtout pour avoir opéré un choix institutionnel en fonction de leurs débats internes, qui semblent imposer particulièrement aux socialistes des surenchères d’avant congrès peu compatibles avec un examen objectif et pragmatique de nos institutions.
Dans cette importante affaire, les véritables motivations des radicaux ont été mises en doute, caricaturées et placées sous la suspicion d’une bonne partie de la presse. De tels soupçons sont méprisables ; ils insultent aussi bien nos parlementaires que notre parti. Que l’exécutif propose l’abaissement du seuil des groupes parlementaires que notre parti. Que l’exécutif propose l’abaissement du seuil des groupes parlementaires à 15 membres, nous l’avions souhaités de longues date, de même que les verts et les communistes. Que tel ou tel d’entre nous soit nommé ou pressenti pour des fonctions importante, il le devra bien sur à son mérite, mais aussi au souci que j’ ai de faire respecter le parti radical de gauche et d’assurer, plus encore demain qu’hier la promotion de ses membres.
Mais là n’étaient pas les véritables raisons de notre vote du 21 juillet. Nous avons opéré le choix d’une profonde réforme des institutions par égard à l’engagement de nos aînés qui ont toujours combattu avec vigueur une Constitution aux déséquilibres aggravés par les principales réformes, intermédiaires et par cinquante années de pratique politique d’un exécutif prééminent.
Nous l’avons fait aussi pour monter que notre vision d’une véritable démocratie représentative est exigeante, constante et inaltérable dans les contingences du débat politicien.
Nous l’avons décidé enfin pour répondre aux attentes de nos concitoyens qui espèrent une République moderne en perpétuel progrès.
Nous ne cesserons pas pour autant d’œuvre sur le chantier de nos Institutions. Nous avons seulement une étape importante grâce au vote de femme et d’hommes libres, responsables et courageux, je considère ce vote avec beaucoup de fierté.