Municipales : la balle dans le camp des instances du PS

   Dans son édition de Belfort, du 14 décembre, l'Est Républicain évoque le rendez-vous chez François Hollande des principaux responsables du PS et du MRC Belfortains. Cela s'est passé jeudi matin.
   Sous la plume de François Zimmer, éditorialiste averti de la vie politique locale, l'article prend un tour forcément humoristique, et même grinçant. On y parle de "petite réunion entre amis", alors que l'entrevue a duré deux heures et que les participants sont en guerre de plus en plus ouverte.
   Rappelons les faits.
   Au début de la campagne des présidentielles, le PS invite ses partenaires à former ensemble le comité de soutien à Ségolène ROYAL. Seul, le MRC refuse. Il crée même son propre comité et invite Arnaud Montebourg à un premier meeting. On apprend que J.P. CHEVENEMENT accepte par la suite de fusionner les deux comités, mais à ses conditions : il veut être co-président, avec le Président du Conseil Général, mais refuse sa place légitime au PRG. Dans les points-presse, les Radicaux sont invités, mais sur un strapontin. 
   Le président d'honneur du MRC prend des initiatives de campagne, mettant ses partenaires devant le fait accompli et ne tenant aucun compte du fait que la fédé du PS est comptable des frais imputables à la candidate.
   En septembre, le MRC exige la tête de liste aux Municipales de Belfort et refuse de partager les responsabilités avec le PS, notamment de céder la présidence de la CAB en cas de victoire. Il se chuchote que Jean-Pierre ne veut ni des Verts ni des Radicaux sur la liste que mènerait son successeur, Etienne Butzbach.
   La fédé du PRG annonce qu'elle soutiendra l'Alliance pour Belfort, avec Bruno KERN. Alors seulement, Etienne Butzbach convient d'un rendez-vous avec Christian LEBLANC. Mais deux jours avant l'entrevue, J.P. CHEVENEMENT nie l'existence des VERTS et du PRG dans une interview accordée à l'Est Républicain.
   Etonnantes méthodes, pour quelqu'un qui se présente comme le champion de l'esprit d'union !
   Pour en revenir à la réunion d'hier, François Hollande a écouté attentivement les arguments des uns et des autres.Comme à son habitude, le Premier Secrétaire a dû donner dans le jugement de Salomon, puisque Bruno KERN s'est senti conforté dans sa légitimité de candidat choisi par les Socialistes, et que par ailleurs, Etienne Butzbach a affirmé que F. Hollande s'est prononcé pour une union à Belfort dès le premier tour et qu'il aurait dit que "le PS doit tenir compte de ses partenaires".
   En tout état de cause, ce sont les instances du PS qui décideront, cet après-midi même. 
   François Zimmer se demande à qui la commission donnera raison. A priori, il n'y a pas photo. Le litige persistant à Paris avec Georges Sarre devrait aider Bruno KERN à obtenir gain de cause.
   Et si ce n'était pas le cas, les Belfortains ne seraient-ils pas davantage sensibles à une liste ouverte, comportant des militants socialistes, écologistes et radicaux, et dégagée du poids des appareils, plutôt qu'à une liste qui continue à traîner toutes les pesanteurs de son passé ?