Une puissance qui compte au plan mondial peut avoir trois raisons de maintenir sa présence dans des territoires éloignés.
Ce peut être stratégique, économique ou être essentiellement une question de prestige national.
De son passé colonial, la France a conservé ses îles aux Antilles, la Guyane, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie et quelques “cailloux”, comme certains se plaisent à les nommer.
Je ne suis certainement pas un spécialiste en matière de stratégie, mais il ne me semble pas que les enjeux militaires puissent justifier de nos jours que l’on s’obstine à vouloir conserver certaines de nos “possessions”.
Restent donc les enjeux économiques et la fierté de voir flotter notre drapeau.
Pour la Guyane et la Nouvelle Calédonie, cela s’entend. Mais concernant les autres départements et territoires, force est de constater que leur administration coûte plus cher à l’Etat qu’ils ne lui rapportent.
On peut donc imaginer que le maintien de leur statut permet uniquement de préserver certains intérêts particuliers. Si l’on ajoute à cela les difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontées leurs populations que sont la cherté de la vie, le chômage et les inégalités sociales, la présence française dans ces régions s’apparente vraiment à une forme de néo-colonialisme.
Quelles que soient les majorités au pouvoir, le pays de Victor Schœlcher n’a jamais su se comporter à l’égard de ses colonies, puis des entités territoriales qui leur ont succédé, comme la Nation phare des Droits de l’Homme. Toutes les révoltes ethniques, les guerres coloniales et celles qui n’osaient pas dire leur nom sont le fruit d’une politique inégalitaire et de l’incapacité ou du manque de courage de mettre en pratique dans ces pays ou ces régions les grands principes inscrits dans le préambule et les articles de nos constitutions successives, laïques et républicaines.
En cela, notre pays a raté le coche à maintes reprises.
J’ai connu bien des métropolitains qui, après avoir séjourné autrefois dans nos colonies, attestaient de l’attachement d’un grand nombre d’autochtones aux principes de la République et, pour beaucoup de leur fierté d’être Français ou leur désir de le devenir.
Christiane Taubira, députée radicale de gauche de la Guyane, a bien raison de qualifier “d’apartheid social“ la situation qui reste celle de nos département et territoires d’outre-mer. Les Radicaux de gauche peuvent être fiers de compter dans leurs rangs sa présence charismatique. Et pour ma part, je salue son action courageuse et je l’assure du soutien sans faille de ses amis du Territoire de Belfort.
Christian LEBLANC
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