Ce lundi 9 mars n’est pas un jour anodin : aujourd’hui, Jean-Pierre Chevènement a 70 ans.
L’Est Républicain de ce matin souligne qu’il s’agit d’un âge relativement jeune pour prétendre à être le doyen du Sénat, mais quand même…
Notre sénateur a désormais un très beau passé politique, probablement plus flatteur que l’avenir du parti qu’il a fondé après avoir claqué la porte du PS.
En effet, le MRC, plus ou moins présent dans une quarantaine de départements semble s’essouffler et son président l’a bien senti.
Après la dernière présidentielle, on a cru sentir chez lui une tentation de rapprochement avec le Parti socialiste. Du moins, un certain nombre de signes et de déclarations le laissaient présager. Il y a d’abord la proposition de créer un grand parti de la gauche en vue de préparer la prochaine échéance présiden-tielle. Cette idée semble avoir fait long feu. Il faut dire qu’à l’époque, et par la suite, le Parti socialiste avait d’autres chats à fouetter et sa situation interne est suffisamment empoisonnée sans la compliquer davantage par l’intégration de nouveaux courants… Dommage, car c’était probablement le moyen le plus honorable que pouvait imaginer Jean-Pierre Chevènement pour mettre un terme au cavalier seul entamé depuis un peu plus de quinze ans. On peut penser qu’après deux échecs aux législatives, et sentant l’âge avancer, le président d’honneur du MRC souhaitait que ses fidèles ne se retrouvent pas un jour seuls au bord du chemin : le retour au bercail était donc la bonne solution.
Depuis, JPC a enfourché un nouveau cheval de bataille : la refondation de la gauche, une initiative d’autant plus intéressante que ladite gauche en aurait bien besoin. Mais apparemment, une fois de plus, le PS fait la sourde oreille. Cette attitude négative, face à la double offensive de Nicolas Sarkozy et d’Olivier Besancenot est probablement une erreur. D’une part, le débauchage de personnalités historiquement ancrées au Parti socialiste et d’autre part, l’initiative de fédérer une gauche radicalement plus à gauche – sans parler de la désertion du courant Mélenchon - risquent en effet de placer les socialistes dans une tenaille dangereuse, voire fatale. Au lieu de réagir efficacement, le PS a effectué un repli sur soi qui favorise davantage encore ses luttes intestines.
Désormais, le MRC est à une croisée des chemins. Jean-Pierre Chevènement l’a bien compris. A terme, c’est le ralliement au parti dont il est issu ou c’est la balkanisation. La sagesse du sénateur pourrait l’avoir poussé à opter pour la première solution. Mais l’attitude des socialistes à son égard et la culture antisocialiste qui s’est développée dans son propre camp risquent bien de faire un jour de ses amis des apatrides. Comme quoi l'on peut fêter son anniversaire et ne pas être à la fête pour autant.
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