Après avoir fait connaître son intention de se présenter aux cantonales à Belfort Est, Sélim Guemazi, conseiller municipal et vice-président de la CAB, avait été fortement admonesté par Jean-Pierre Chevènement, de qui on le disait proche.
Depuis, des bruits circulaient selon lesquels Etienne Butzbach aurait eu l’intention de freiner les velléités de ce proche du MRC en le sanctionnant à la Communauté d’agglo et en lui retirant sa délégation à la tête du Sertrid.
Ainsi devait-il payer un esprit d’indépendance qui n’est pas de mise chez les amis du maire de Belfort.
Comme beaucoup, Sélim Guemazi avait pu constater qu’au MRC il faut faire partie du sein des seins lorsqu’on ambitionne de jouer un rôle de premier plan, car les responsabilités y sont cumulées par un nombre restreint d’élus. C’est peut-être pourquoi il a imaginé qu’en rejoignant le PS, il disposerait d’appuis pour sauver les meubles.
C’était sans compter que, chez les socialistes belfortains, les places sont aussi chères qu’au MRC et que pour en obtenir une il faut passer sous les fourches caudines du Conseil général.
Il n’a pas tardé à l’apprendre, puisqu’aujourd’hui même, l’Est Républicain publie la réaction de deux de ses nouveaux camarades, Guy Berthelot et Miltiade Constantakatos.
Ce dernier rappelle qu’il « faut six mois d’adhésion pour être candidat », tandis que le Premier fédéral souligne que « la demande d’adhésion de Sélim Guemazi ne pourra donc être entérinée par la commission d’adhésion que s’il indique ne pas être candidat dans le canton de Belfort-est ».
Rien ne servait donc d’adhérer au PS par la voie nationale.
Fort des soutiens dont il a fait état, Sélim Guemazi pourra se présenter aux cantonales, mais en “candidat libre” et il aura en face de lui Vivien Wack, officiellement désigné par les militants socialistes… à moins qu’un accord PS-MRC de dernière minute ne fasse de Mme Guiot la candidate commune et unique de ces deux formations.
Le ralliement au PS aurait pu être une idée adroite, mais elle semble finalement malhabile, et confirme la déclaration de J.P. Chevènement qui considérait cet été la candidature Guemazi comme une “aventure personnelle”.
Christian Leblanc