Après avoir résisté de son mieux aux pressions de l'Etat pour que les communes assurent un "service minimum d'accueil" de élèves les jours de grève, la ville de Belfort a pris la décision de se conformer à la loi.
Ce n'est pas de gaîté de coeur que le maire obtempérera, mais plusieurs villes déjà ont écopé de lourdes sanctions financières pour avoir pris une délibération contraire aux dispositions votées par le Parlement. Cela n'a pas été le cas de Belfort jusqu'à présent, puisque son refus se basait sur l'impossibilité matérielle d'accueillir les élèves dans de bonnes condition.
Le maire a fait l'annonce de cette décision lors de la réunion du groupe municipal majoritaire "Unis pour Belfort". Les élus communistes ont fait savoir leur désapprobation, craignant que la municipalité ne soit taxée de "briseur de grève" par les enseignants belfortains.
Les Radicaux de gauche, par la voix de Christian Leblanc, leur représentant au groupe, ont bien sûr regretté que la municipalité soit contrainte de céder, mais ils sont solidaires de la décision du maire. Christian Leblanc a proposé que cette expérience faite à "contre-coeur" soit mise à profit pour faire une évaluation serrée à l'issue du mouvement du jeudi 21 janvier, afin de constater que ça marche mal ou que ça ne marche pas. La proposition a été soutenue par plusieurs élus.
En effet, les errements de l'inspection académique sont fréquents voire réguliers les veilles de grève. Pour organiser un service d'accueil, il faut connaître les besoins réels. Or en dépit de l'obligation faite aux enseignants de se déclarer probablement grévistes 48 heures avant la journée de revendication; l'Inspection académique reste le plus souvent dans le flou. Ainsi mardi dernier elle avançait à la mairie le chiffre de 400 enfants concernés. Et le lendemain, elle parlait de 1400. La différence est gigantesque. Dans ces conditions, il est impossible de mettre en place une organisation sérieuse.
La grève touchant l'ensemble du service public, la restauration scolaire ne pourra pas être assurée, ce qui aura réduit probablement le nombre des familles en demande. Il n'empêche que beaucoup d'enfants risquent de n'avoir pas pu être pris en charge.
Les élus de Belfort, et avec eux les Radicaux de gauche, souhaiteraient à l'avenir une forte incitation des familles à une mobilisation solidaire, le service d'accueil restant l'ultime recours pour celles qui ne trouveraient pas de solution.